À une époque où la tentation d’acheter chaque nouveau jeu à la mode est aussi puissante qu’un Hadoken chargé à bloc, il devient vital de se poser, manette en main, et de réfléchir à ce que notre consommation effrénée de jeux vidéo implique réellement. Et non, ce n’est pas juste une question de place sur le SSD ou de portefeuille qui crie famine. C’est une question de respect. Pour soi, pour le média, et pour les développeurs qui y mettent leurs tripes. Choisir ses jeux vidéo, c’est déjà faire preuve de ce respect.
L’illusion du choix et la dévaluation du jeu
Bien évidemment, quand les jeux sont en promo durant les soldes, il y a de quoi faire. Nous parlons ici du rythme effréné en « précommandes » Day One avec des titres que des joueurs n’ont même plus le temps de lancer / suivre
Acheter tout, tout le temps, c’est un peu comme remplir un backlog de la taille de Midgar sans jamais y poser les pieds. On lance un jeu 10 minutes, on le pose. Puis un autre. Encore un autre. On survole, on zappe, on effleure des expériences pensées pour être vécues pleinement. À force de tout vouloir goûter, on finit par ne rien savourer.
Et ça, l’industrie l’a bien compris. En voyant que les joueurs achètent même des titres à moitié finis (coucou les early access sans fin ou les patchs « Day One » de 30 Go), pourquoi se fatiguer à peaufiner ? Pourquoi prendre des risques créatifs quand un open world générique avec des tours à escalader se vendra comme des petits pains sans gluten, surtout quand la majorité des joueurs ne verra même pas le générique de fin ?
En acceptant de tout consommer sans discernement, on envoie un message clair : la quantité prime sur la qualité. Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec des jeux clonés à la pelle, où seul le skin change mais où l’âme, elle, est restée coincée quelque part entre la case marketing et le tableur Excel. Refuser cette surenchère, c’est aussi choisir ses jeux vidéo pour ce qu’ils apportent vraiment, pas juste pour ce qu’ils promettent. Et si utilisait un peu le frein à main pour retrouver un rythme décent et qualitatif ?
Acheter moins, c’est valoriser plus
Faire des choix, c’est donc poser un acte militant. Ne pas acheter ce jeu surcoté juste parce qu’il buzz. Privilégier un petit studio indépendant qui tente quelque chose de nouveau au détriment d’un énième « pseudo triple AAA » qui s’avèrera décevant. Soutenir une vision artistique, un projet, un concept, une vraie créativité. Dire non aux loot boxes et aux season pass qui transforment votre session en mini job à mi-temps. Redevenir vraiment exigeant.
Parce que chaque achat réfléchi, c’est un signal envoyé : on veut du sens, pas juste du contenu. On veut vibrer comme à l’époque où découvrir un JRPG comme Grandia, c’était partir à l’aventure, pas juste cocher une nouvelle case sur une liste Steam qui fait peur.
Et puis, soyons honnêtes : on joue mieux quand on joue moins. Moins dispersé, plus investi. Un peu comme quand on farm une armure dans Elden Ring ou qu’on cherche la perle rare dans un recrutement de 108 étoiles. Ce n’est pas le nombre de jeux qui compte, mais ceux qui nous marquent. Ceux qui restent. Pour ça, il faut savoir choisir ses jeux vidéo avec exigence, comme on compose sa dream team avant un boss bien coriace.
Conclusion : choisissez vos quêtes
Alors oui, continuez de rêver. Continuez d’être curieux. Mais choisissez vos jeux comme vous choisiriez une relique légendaire : avec soin, avec passion, et avec un brin de discernement. Parce que le jeu vidéo mérite mieux qu’un simple clic sur « acheter maintenant ». Il mérite votre attention. Votre temps. Et votre cœur de joueur.
Et si cela peut faire un peu moins tourner la machine infernale des clones AAA sans âme… alors vous aurez gagné bien plus qu’un trophée Platine. Vous aurez contribué, à votre échelle, à tirer ce média vers le haut.
Une question ou une remarque à apporter sur cette news ? N’hésitez pas à commenter ^^.