Test NBA 2K18 sur Nintendo Switch

Test NBA 2K18 Switch : Une barre au chocolat léger

Que vaut techniquement ce 2K sur Switch ? Selon moi, le titre se situe un petit cran en dessous d’un 2K16 PS4 ; c’est un chouya moins net et certains détails comme les cheveux ou la robe de la chanteuse (oui oui c’est du détail) piquent un peu les yeux.

Malgré tout, le jeu se montre magnifique : les joueurs, les animations, les jeux de lumières, c’est du très haut niveau et il s’agit selon moi du plus beau jeu jamais sorti sur console portable. Je vous laisse juger via les screenshots maisons. Je ne pensais pas voir aussi tôt une telle qualité visuelle sur Switch et tenir « entre les mains » un jeu aussi bien foutu est presque émouvant.

Mais pour atteindre ce niveau, les développeurs ont du faire faire l’impasse sur la fluidité. On passe de 60 (PS4) à 30 FPS et cela se ressent sur les premières parties. L’ensemble est moins punchy, moins souple, plus lourd, ce qui altère légèrement le gameplay. Les joueurs très expérimentés risquent de faire la grimace même si on finit par s’habituer et qu’aucune chute de framerate supplémentaire n’est à signaler en match (ce qui n’est pas le cas sur certaines cinématiques, mais nous verrons ça plus tard dans le test).

Par ailleurs même sans manette, ça passe crème et on retrouve ses sensations très rapidement. Pour résumer, il s’agit d’une version light de NBA2K16, mais voir cette version tourner en mode portable impressionne. En ce qui concerne la batterie : musique à fond, luminosité max, connecté à Internet en mode carrière : 3h30 d’autonomie chrono en main. C’est franchement pas mal sachant que la Switch, d’après certains spécialistes, utilise ici toute sa puissance.

Puisqu’il m’est impossible de faire des vidéos de jeu sur ma Switch, je vous propose cette vidéo de gameplay, en Anglais certes, mais qui représente parfaitement ce qui passe à l’écran.

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Voici un screenshot fait via un replay en mode bitume.

En cas de litige, les arbitres font appel à la vidéo.

Enrobée d’un bon chocolat

Sans aucune surprise 2K a encore mis la barre sur Jupiton en ce qui concerne l’habillage de son jeu. Les habitués de la série peuvent passer directement au paragraphe suivant mais c’est toujours l’hallucination totale pour les novices.

Par quoi commencer ? Tout d’abord la bande son est folle : une playlist hip-hop/rock de qualité, des ambiances phénoménales en plein match, réactions du public, musiques/bruitages de chaque équipe et des commentateurs au top. Bref c’est le moment de brancher votre nouveau casque à 200e et de vous laisser transporter en pleine NBA.

On retrouve avant chaque match une mini-émission, sorte de Canal Basket Club, qui vous présente les équipes et joueurs à suivre. Les interviews de joueurs/entraineurs pendant les matchs et les animations à la mi-temps sont toujours présents et renforcent encore plus l’immersion. Pour finir, la douce et sexy Rachel est toujours présente pour présenter l’Emission NBA2K-TV dans laquelle elle interview des stars du parquet, propose de voter pour l’action du mois ou nous donne de précieux conseils pour apprendre à maitriser le jeu.

Bref, mise à part certaines interviews malheureusement non sous-titrées en Français, nous sommes sur la Lune. On réalise très vite que les mecs de Konami et EA Sport se foutent bien de nous chaque année avec FIFA et PES ; mais c’est un autre débat.

Le jeu propose de vrais tutoriaux, indispensables vu la profondeur du gameplay.

Rachel qui vous accompagnera lors des temps de chargement.

Avant chaque match, David prendra la température du parquet.

Les modes de jeu : Coincé dans les VC

Passons maintenant aux modes de jeu. On laisse de côté les matchs amicaux (qui accueillent d’innombrables équipes all star et classiques ! Coucou Ea/Konami) pour passer directement au mode  « Carrière ». Pour celles et ceux qui ne connaissent pas 2K, le but ici est de créer un joueur que l’on devra faire progresser via des matchs et des entrainements. Ici on ne contrôle qu’un basketteur que l’on fera jouer dans un championnat scénarisé mais aussi dans des matchs online en 3vs3 dans un hub appelé My Neighborhood. Véritable réseau social parallèle dans lequel en plus d’être bon, il faudra être beau pour se faire des copains virtuels et espérer enchainer les victoires.

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Ceux qui toucheront pour la première fois à un 2K devraient être satisfaits ! On enchaine les matchs, les rendez vous avec son agent, on deal des contrats avec des sponsors, on découvre tous les entrainements etc…

Cependant je suis pour ma part très déçu du scénario et surtout de l’absence des chapitres au Lycée et à l’Université (oui oui avant on jouait pour l’équipe de son école !! coucou Konami/EA). Ces passages en plus d’être funs, donnaient au jeu un côté série d’ado des 90’s genre Les Frères Scott qui m’avaient vraiment fait kiffer.

Dans 2K18, vous êtes un jeune joueur qui sort de l’école, sans club et qui se fait repérer lors d’un tournoi de basket dans sa ville… et basta ! On intègre juste après une équipe NBA et la routine s’installe rapidement. Je parlais du framerate un peu plus tôt et je me dois de vous remonter un méchant bug lors des cinématiques (uniquement celles dans les vestiaires) : le framerate chute subitement et sans raison à 10 FPS, ce qui désynchronise les voix et fout le bordel sur toutes les scènes. C’est dans l’état impardonnable mais je fais confiance à 2K pour nous pondre un patch rapidement !

Voici votre nouveau « chez vous ». La vie de basketteur ouvre quelques perspectives immobilières.

Là où commencent vraiment les ennuis… C’est pour faire progresser son personnage ! Pour cela il faudra dépenser de la monnaie virtuelle, « VC » dans le jeu (ayé tu as compris la blague du titre) que l’on gagne en jouant des matches.

Aussi prenant soit-il, le jeu demande cependant une double vie pour atteindre un haut niveau tellement c’est long, très long de grapiller le moindre point d’amélioration. Car en plus d’améliorer son perso, ces fameux « VC » devront être dépensés pour TOUT : coupe de cheveux, fringues etc… Tu voulais une immersion aux USA, tu l’as : l’argent est aux centres de tous les débats et on sent quand même que les développeurs ont tout fait pour que le joueur finisse par craquer.

Traduisez ici : sortir encore une fois la carte bancaire, dépenser de la monnaie (réelle cette fois) pour obtenir des « VC » et ainsi faire progresser son perso plus rapidement. C’est exactement ce qui m’avait dégouté de FIFA et son FUT : pendant que tu en chies comme un Russe pour faire progresser ton perso, tu vois des noobs fanfaronner avec des levels de ouf guedin ; alors que le jeu est sortie la veille… Le jeu online même si il ne se renouvelle quasiment pas, est toujours aussi cool et je rêve qu’un jour EA/Konami nous ponde un délire similaire avec du foot en salle.

Le fameux tableau des compétences, qui change selon le poste de votre joueur.

Pour résumer, même si il reste toujours passionnant pour les nouveaux venus, cette année, le mode carrière ressemble trop à une usine à VC pour les habitués. Même si on se marre quelques fois, notamment avec son agent, on se retrouve vite à enchainer des matchs sans réel intérêt dans l’unique but de gagner quelques XP. L’extrême lenteur de la progression attise la tentation de sortir sa carte bleue, surtout pour ceux qui ne demandent qu’à jouer online.

« Oh ma ligue ; si tu savais »

Non, je ne m’étalerai pas trop sur le mode MyLEAGUE/MyGM. Un guide complet comporterait autant de pages que le manuel de pilotage d’un Airbus A320. C’est une sorte de MasterLeague (PES) / Manager (FIFA) mais en version Directeur & Sales Marketing Manager du Aldi. En gros, vous pouvez TOUT faire : l’équipe, le recrutement, les entrainements, choisir le staff technique, le maillot, la salle (espace VIP, Parking) etc …Bientôt on pourra refaire la décoration des chiottes dans les vestiaires.

Tout est paramétrable et tout vous prendra encore une fois un temps fou. C’est parfois très pointu, trop même parfois pour les non initiés. Mais les fans du genre seront aux anges. Encore une fois, après en avoir parlé avec quelques fans (car pour ma part je suis surtout joueur de MyPark), 2K ne change pas une équipe qui gagne et il ne faudra pas s’attendre à une révolution. C’est du classique et l’ajout d’une scénarisation ne plaira pas à tout le monde.

Cependant, c’est aussi grâce à ce mode que l’on réalise alors vraiment la prouesse technique de Nintendo et 2K : obtenir un jeu aussi complet sur tous les points et qui tient dans la poche, quand on y réfléchit, c’est quand même dingue.

Portable mais pas trop

Attention, il est impossible de jouer aux modes Carrière et Ligue en mode Hors-Ligne ! Donc si vous n’avez pas de connexion Wi-Fi, seuls les matchs amicaux seront accessibles. Oui c’est honteux ! Car l’essence même d’un jeu portable est d’être jouable partout, tout le temps, et pas seulement dans les toilettes. Ok pour le mode carrière, lié à la monnaie virtuelle et au jeu online. Mais pourquoi exiger une connexion internet pour faire son championnat  en My League ?! En guise de pommade, je rappelle quand même que vous pouvez connecter votre Switch à Internet partout (où Jésus a décider d’installer du réseau), grâce à votre smartphone en mode partage de connexion, c’est pas toujours le luxe mais ça marche.

UFC Que Choisir

Petit rappel avant de conclure : une carte microSD est indispensable pour pouvoir jouer au jeu sur Switch (je vous conseille un bon 64go pour être tranquille). Si vous n’êtes pas équipé, cela monte la facture à environ 110e (jeu + carte).

Alors, alors, est ce que je dois ou non acheter la version Switch ? Pour y répondre je dirais que tout dépend de ce que vous recherchez. Si NBA2K c’est toute votre vie, vous jouez toujours pour la gagne, que vous voulez la version la plus belle, la plus fluide et un max de joueurs online : prenez une version salon (PS4/XBO). Si vous êtes techniquement moins exigeant et que vous voulez enfin faire des dunks dans les toilettes, la version Switch fera l’affaire. C’est moins beau, moins fluide mais bénéficier d’un tel jeu partout, tout le temps, c’est incroyable.

Conclusion

NBA2K18 est un excellent jeu de basket. Que ce soit en termes de contenu et de gameplay, la barre est toujours aussi haute. C’est beau, c’est exigeant, on progresse à chaque mach et la bande son est folle. Cependant, je suis dans l’ensemble assez déçu du mode carrière, non pas parce qu’il est mauvais, mais parce que les versions précédentes était tellement mieux. C’est là toute la problématique des NBA2K : chaque année le jeu est tellement bon que l’on se demande ce qui peut vraiment être amélioré. A tel point que chaque année, 2K a plus de chance de régresser. La version Switch s’en sort quand même plutôt bien.

Malgré la perte de fluidité et les bugs des cinématiques dans les vestiaires, on tient dans la poche un jeu incroyable. Votre passé de joueur est important pour la note globale et durée de vie : si vous avez usiné 2K16/17, enlevez 2 points. Le jeu a beau être lourd, ça manque quand même de nouveautés. Quant à la note Rapport Qualité/Prix ci-dessous : si vous n’êtes pas équipés en carte MicroSD, enlevez 2 points.